4. L'île de Gozo, soeur de Malte.

L'île de Gozo.

Après quelques jours passés sur Malte, nous nous donnons l'occasion de découvrir Gozo, la seconde île de l'archipel par sa superficie. Nous embarquons donc un matin sur un ferry direction Mgarr, ville portuaire située sur la côte sud de Gozo.

Au sein de l'archipel maltais, paraît plus rurale que sa soeur Malte. La population y vivant avoisine les 31 000 habitants. Elle accueille certains des plus vieux édifices religieux du monde, les temples envoûtants de Ggantija. D'autre part, l'île offre des sables d'un rouge orange extraordinaire et ses eaux se prêtent parfaitement à la plongée avec masque et tuba à Ramla Bay, une baie à la beauté remarquable. Des bus tout bringuebalants arpentent sans cesse les routes de Gozo et rendent possibles les déplacements sur les différents points de l'île.

Ne disposant que d'une seule journée à consacrer à l'île, nous opterons pour la visite d'un site naturel saisissant. Toujours sous un magnifique ciel bleu omniprésent sur l'archipel.

Embarquement avec la Gozo Canal Company qui assure des liaisons entre Gozo et Malte.

Un bateau de pêche croisé aux abords le l'île. Sur la proue l'oeil d'Horus détourne les événements néfastes.

Le port de Mgarr.

La traversée nous mène donc à Mgarr, ville portuaire située sur l'île de Gozo. Nous décidons de prendre le bus direction Dwejra Point. Les bus semblent avoir des horaires plus variables que sur Malte. En attendant, nous profitons d'un petit marché près de la gare routière pour faire le plein de vitamine en se régalant de fruits fraîchement cueillis.

Nous longeons roulons pendant plusieurs miles, le bus à vitesse variable peine à grand mal dans les montées tandis que dans les descentes le chauffeur nous montre ses talents de pilote. A maintes reprises nous croisons des voitures chevauchant la ligne médiane. Les chauffeurs réglant leurs problèmes à coups d'appels de phare. Nous verrons deux voitures renversées sur le bas côté. La conduite maltaise (hors taxi) m'a paru plus que limite concernant le respect du code de la route.

Bien content de pas avoir loué de voiture !

En plus, pour sur la conduite à gauche ce n'est pas mon truc.

Après les traversées de Ir-Rabt et San Lawrenz nous descendons vers la mer et arrivons sur un grand parking quasi désert destination Dwejra Point.

Inland sea, la mer intérieure.

Dès notre arrivée c'est le coup de coeur.

La mer intérieure est un lac d'eau salée relié à la mer Méditerranée par un étroit tunnel s'enfonçant à travers d'abruptes falaises calcaires. Le tunnel permet le passage de petit bateau. Au bord de l'eau, mouillent paisiblement quelques petites embarcations. Autour de l'étendue salée quelques bâtiments à la structure élémentaire semblent être là depuis toujours. Certains semblent servir d'abri à bateaux tandis que d'autres sont habités par des pêcheurs.

Une atmosphère de début de l'humanité flotte dans l'air, donnant au cadre si simple des airs de divin. Magnifique !!!

Coup de coeur sur ce décors de rêve.

Autour de nous, la zone est quasi désertique. Battu par les vents et la mer l'endroit offre des conditions de vie difficile pour les végétaux. Nous marchons sur un petit chemin qui descend en pente douce vers la lagune. L'endroit est peu fréquenté l'ambiance est à la détente.

La canyon de la mer intérieure.

Formé il y a 24 millions d'années, le calcaire particulièrement dur s'élève comme une barrière sur plusieurs dizaines de mètres au-dessus et au-dessous de l'eau. Une galerie sous-marine se serait effondrée créant une faille qui aurait permis à l'eau de mer de pénétrer dans l'enceinte. L'inlassable travail de l'érosion donnant sa forme actuelle à la grotte. Le tunnel ainsi crée avoisine les cent mètres de long pour une quarantaine de haut.

Sa protection naturelle préserve le site même les jours de tempête.

Lamer intérieure figure parmi les spots de plongée de rennomée mondiale.

L'endroit est un site de plongée renommé. L'étroit canyon aux profondes parois est long de 80 mètres. Il traverse la falaise pour déboucher dans la mer qui descente de manière abrupte par une série de pallier. Le bleu indigo de l'océan permet de découvrir la nombreuse faune qui peuple cet endroit.

Cet endroit aurait été un des spots favori de Jacques Cousteau.

Quelques représentant de la vie sous-marine maltaise.

Nous passons de longs moments à traîner et à rêvasser au bord de l'eau. Ce magnifique endroit est particulièrement propice à la détente. Chacun sera aspiré par ses rêveries dans cet endroit quasi irréel et où le temps semble être suspendu.

Située sur les hauteurs la chapelle Saint-Anne protège la lagune.

L'importance scientifique donnée à Dwejra Bay est principalement due à un rocher mégalithique haut de 65 mètres nommé Il Gebla tal-général ou Fungus Rock. Le nom viendrait d'un commandant de galère appartenant à l'Ordre de Saint-Jean. Il y aurait découvert un champignon aux multiples vertus médicinales et aphrodisiaques.

Le rocher a été classé réserve naturelle et la visite en est interdite hormis à des fins scientifiques.

Fungus Rock jaillit des flots à l’entrée de Dwejra Bay. Sur ce grand rocher croissait, autrefois, un champignon (qui serait en fait une plante) auquel les chevaliers prêtaient toutes sortes de vertus, thérapeutiques et aphrodisiaques : le Fungus Gaulitanus ou champignon de malte. Pendant plusieurs siècles, il fit l’objet d’une protection aussi vigilante que sévère. Quiconque le cueillait illégalement était soit mis à mort soit condamné à la galère. Ce précieux végétal participa à la grande notoriété dont Malte bénéficiait alors dans le monde médical.

Cynomorium coccineum

La plante a en fait les dimensions et la texture d'un pénis en érection. Elle est recouverte de centaines de fleurs veloutées. Son apparence lui faisait apparaître des vertus aphrodisiaques en plus de convenir comme antidote à toutes sortes de problèmes médicaux. Certaines femmes pouvaient le porter autour du coup comme un talisman porte-bonheur.

Dominant Fungus Rock la tour de Dwerja veille aujourd'hui paisiblement sur la baie. Autrefois un filin tractant une nacelle reliant la rocher à la tour avait été dressé. Il permettait de traverser la baie. Ce système fut mis en place afin de faciliter la récolte du fameux champignon. A un certain moment la tache était réalisée par le grand maître de l'ordre des templiers en personne.

La tour de Dwerja et Fungus Rock.

Vue depuis les hauteurs.

Non loin se trouve un autre superbe site. La Fenêtre d'Azur surplombe les flots sur une cinquantaine de mètres de haut. A cet endroit, le rocher forme un arc dans les falaises de Dwejra Point. La mer a creusé un trou à travers l'étroit promontoire pour former "la fenêtre d'azur" appelée Tieqa maltaise

Cette zone est vraiment spectaculaire.

Pour avoir déjà vu une belle mer agitée ailleurs (je pense notamment à Biarritz), j'imagine qu'ici, par mauvais temps marin avec ses airs de fin du monde, l'endroit doit vraisemblablement être splendide.

Azure Window.

L'archa a servie de décors à de nombreux films. Ici Le choc des Titans en 19881.

Les derniers instants de la fenêtre d'Azur.

Le travail de l'érosion est irrémédiable. L'arc est dangereux car  de gros morceaux de roche se détachent de la voûte. La fenêtre d'azur disparaîtra dans quelques années. Certains envisagent l'avenir et pensent déjà au nom que prendra l'édifice : le pinacle d'azur où encore la pile d'azur...

Pour en être sur il n'y a qu'à comparer les deux photos ci-dessus.

Il est formellement interdit de marcher sur l'arche.

Sur le parking qu'il nous semble venir de quitter il y a un battement de paupières le dernier bus du jour fait son apparition, sonnant le rappel des quelques touristes présents sur le site.

Vue sur Gozo en fin d'après-midi.

Nous arpentons les ponts du bateau à la recherche d'un endroit ou se poser. A cet instant nous croisons un couple d'anglais souriant tenant un mignon petit chien en laisse. Il n'en faut pas plus pour que la discussion s'engage et que les enfants jouent avec l'animal. Alors que Jérémy s'approchait gentiment du chien celui-ci en profita pour l'agresser sournoisement à grands coups de léchouille sur le visage. 

Je prends donc note que l'attitude parfois déloyale des anglais se retrouve dans celle de leurs animaux de compagnie.

Au final tout le monde se paye une bonne tranche de rire.

L'agression en image...

Merci le retardateur pour une rare photo de famille.

Une fois de plus cette visite est passée comme une étoile filante dans le ciel : à la fois lumineuse et éphémère tout en étant à jamais gravée dans le temps. Nous avons bien veillé à profiter de ces instants dans ce décor proche du divin.

L'espace d'une journée nous avons pu jouir de quelques-uns des charmes de Gozo. En quittant l'île, je m'imaginais déjà y retourner au moins une semaine...